Bordeaux – Nantes

Nous voici à Nantes! Partis lundi du square Passico nous sommes arrivés une semaine après au bord de la Loire. 6 jours de vélo et une journée de repos à La Rochelle chez Chloé et Jérome. Nous avons principalement suivis la vélodyssée, cette piste cyclable européenne qui va si je ne m’abuse de la Norvège à l’Espagne. La partie française est assez bien signalée même s’il arrive de temps en temps qu’aucun panneau ne soit visible en situation d’indécision intense! Difficile de raconter une semaine en quelques lignes, voici quelques extraits.

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Lundi matin, départ de Bordeaux sur notre Pino qui en était entré tellement mal en point qu’on doutait de pouvoir poursuivre avec lui. Antoine n’est toujours pas très serein mais ça semble bien rouler. Après avoir pédalé un bon moment pour sortir de la ville nous suivons la piste cyclable Bordeaux-Lacanau pour retrouver les Landes et son océan. Itinéraire bien plat, nous profitons de pouvoir dégourdir nos jambes après 4 jours de repos et avançons à bon train. Nous croisons quelques cyclistes, peu avec des sacoches sur leur vélo. Nous dépassons un vieux messieurs sur un tricycle du troisième âge.

Fin de journée le lundi. Nous avions appris à Bordeaux que la vélodyssée suivait le chemin de résiniers, les récolteurs de résine qui sillonnaient les Landes à bicyclette, ces chemins ayant été bétonnés par les Allemands pour surveiller la côte. Le chemin large pour une unique roue de vélo a été bien élargi et goudronné depuis. Sauf au bord du lac d’Hourtin où les panneaux de la vélodyssée disparaissent et nous laissent face à une ligne de béton datant de la guerre… Bien amochée!

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Nous posons notre tente à Hourtin Plage au fond d’un parking vide cachés entre les pins. Le couché de soleil sur l’océan est magnifique même s’il faut jongler entre contemplation et préparation du repas avant la nuit. Notre fidèle réchaud à bois nous est de plus en plus utile car même si nous sommes à 5 mètres d’un panneau « feu interdit » les pluies régulières du moment et la discrétion du réchaud sont très pratiques. Nous partageons la table du dîner avec deux autres cyclistes qui arrivent de Soulac-sur-mer. Ils sont cuisiniers et ont apportés courgettes, patate douce, champignons et j’en passe, le tout séché avant de partir avec leur dessiccateur perso. On n’a pas leur niveau, dommage!

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Mardi matin. Avant de partir nous nous décidons pour un bain dans les vagues. A côté de nous des enfants apprennent à surfer. L’eau n’est pas si froide et les vagues secouent bien, parfait pour un bain matinal! Nous partons ensuite braver le vent et les courtes averses en direction de la pointe de la Grave, pointe où le Médoc est le point de rencontre de la Gironde et l’Atlantique.

A la pointe de la Grave nous devons prendre le bac pour rejoindre Royan. Une dizaine de kilomètres avant d’y arriver nous estimons que la chance d’avoir le bac qui part dans 45min vaut la peine d’être tentée. Avec une moyenne de 20km/h ça le fait sans trop de problème. Hélas, nous essuyons une tempête de vent et de sable en longeant la plage de Soulac. Le sable nous fouette le visage et recouvre la piste cyclable qui devient difficilement praticable. Et le pino a un très mauvais souvenir du sable depuis Contis Plage… Nous retrouvons la route et quittons l’itinéraire au bord de la mer. Le pino grince de partout à cause du sable et notre moyenne de 20km est bien entamée… Nous pensons abandonner le bac et prendre celui de 15h, 2h après. Pourtant.. difficile de lâcher prise, on tente le tout pour le tout. Maintenant c’est une moyenne de 30km/h qu’il faut tenir, et nous abandonnons la piste cyclable côtière pour la grosse route. Gros braquet et on mouline! Première fois qu’on appuie autant sur les pédales sur le plat. Pas tout à fait plat en vérité car il faut monter et descendre les dunes. Nous traversons le Verdon 5min avant le départ, sans lâcher le rythme. Arrivés à la grave le Bac est toujours là, « c’était tout juste » nous dit le caissier, sans blague! On a réussi 🙂 et on savoure cette belle traversée entre fleuve et océan.

Mardi après midi, nous quittons Royan, toujours en suivant la côte. Le vent n’a pas lâché l’affaire, et s’il n’y a pas de sable avancer reste une lutte constante lorsque nous roulons vers l’ouest. Nous avons quitté les Landes et le paysage change complètement. Finies les grandes plages de sable, nous voyons maintenant des petites falaises et les plages au fond des criques. Finie l’interminable forêt de pins, la côte est bien plus habitée. Après avoir quitté les habitations la piste cyclable nous entraine dans une forêt bien différente des Landes. Nous roulons tranquillement jusqu’à Marennes où nous découvrons les marais ostréicoles. Nous posons notre tente dans un des rares bosquets du marais, bien tranquilles. La petite pluie du début de soirée ne sera même pas suffisamment importante pour être véritablement utile pendant la douche! Le matin nous sommes réveillés par les chasseurs, leurs coups de fusils et leurs chiens à clochettes. On espère qu’ils nous ont bien repérés, nous et notre tente…

La route continue tranquillement mercredi matin. En regardant la carte nous estimons que la vélodyssée fait un énorme détour inutile avant d’atteindre Rochefort et nous décidons de rejoindre un petit pont qui traverse la charente. Surprise en arrivant sur place! Ce n’est absolument pas un pont mais un transbordeur: une nacelle tenue par des énormes câbles qui fait traverser piétons et vélos. Le pont que nous pouvons voir pas très loin est un viaduc, une énorme route qui monte en haut d’un très grand pont et que ne me donne pas du tout envie. Nous acceptons donc de profiter de ce transbordeur, même s’il est plus devenu une attraction touristique payante qu’un moyen de transport. La traversée est très sympa et nous comprenons que ces moyens de traversée sont nécessaire pour laisser passer les énormes bateaux allant jusqu’à Rochefort.

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Je me risque à acheter quelques huîtres sans être tout à fait sûre de ma capacité à les ouvrir et nous continuons la route avant de s’arrêter manger. La vélodyssée après Rochefort est une simple route qui longe l’autoroute la plupart du temps. A côté des voitures, longue, droite et ventée… Nous sommes bien contents de nous poser pique niquer et j’arrive à ouvrir mes huîtres avec mon opinel sans difficulté, fierté! 🙂

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Nous continuons la route jusqu’à la Rochelle en essayant d’éviter les détours inutiles que prend la vélodyssée. Nous nous arrêtons discuter quelques minutes avec un couple en vélo couché très gentils et finissons par atteindre le grand et beau port de La Rochelle avec une bière bien méritée! Nous sommes accueillis ici par Chloé, la cousine d’Antoine, Jérôme et leurs enfant Maël (2ans) et Thaïs (6mois). Nous en profitons pour nous poser une journée, ça fait du bien!

Pendant cette pause Antoine fait (bien sûr 🙂 ) une petite révision du vélo. Rerayonnage de la roue avant. Le pneu avant est en fin de vie, il va falloir le changer à Nantes. La roue arrière est un peu voilée… Notre pino fait ce qu’il peut!

Vendredi matin, départ de La Rochelle. Nous arrivons rapidement en Vendée où nous retrouvons de beaux marais et quelques canaux. Nous avons décidé de baisser un peu le rythme de 100km quotidiens tenu entre Bordeaux et la Rochelle. Quelques admirateurs du pino nous indiquent la plage du rocher pour poser notre tente. C’est ce que nous faisons, le coin est bien vide, la saison est finie.

Samedi, après un bout de route dans les marais, nous retrouvons la côte avant d’atteindre la ville très chic des Sables d’Olonnes, ville du célèbre Vendée globe. Quelques voiliers sont visibles à l’horizon. Nous mangeons devant la plage et j’en profite pour un bain dans l’océan. L’eau est plus fraîche… Nous continuons un peu et posons notre tente une nouvelle fois derrières les dunes pas loin d’une station balnéaire presque vide.

Dimanche midi nous nous autorisons un poulet fermier roti accompagné de quelques pommes de terre. Un repas de dimanche! Nous le dégustons avec quelques grains de sables ajouté sur la plage non loin du pont de l’île de Noirmoutier. C’est une plage habité par d’étranges êtres à voiles: cerf-volants, char à voile et kite-surf. De plus, ce sont les grandes marrées aujourd’hui donc nous croisons un grand nombre de pécheurs à pied avec leur pantalon jaune vif. Un kit-surfeur semble s’être fait surprendre par la marée et nous assistons à l’intervention des pompiers. Il y a de l’animation sur la plage!

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Le repas fini nous reprenons la route. La vélodyssée passe sur l’île de Noirmoutier. Un immense pont pour y accéder et une route uniquement accessible en marée basse pour en sortir. Un lecteur concentré peut réaliser là que la marée est montée pendant le pique nique: pas d’île de Noirmoutier pour cette fois-ci. Le trajet sur le continent n’est pas des plus agréable sur un grosse route avec le vent de face. Nous sommes contents de retrouver le calme des marais quelques kilomètres plus loin.

Tout semble se dérouler pour le mieux et nous nous attendons à une arrivée tranquille sur Pornic où Isabelle de warmshower nous attend. Cependant, en quelques secondes tout bascule. Nous entendons un drôle de bruit au niveau de la roue avant et un PAF! pshshhhhhh…. Explosion du pneu et de la chambre à air… Arrêt complet, on enlève la roue avant et lui faisons le même pansement de carton et scotch américain qu’au bord du lac sainte croix. 10 minutes après nous repartons. Mais 500 mètres suffissent à nous montrer que le pansement ne tiendra pas et le trou grandit. Nous avons utilisé notre unique chambre à air de secours et ne voulons pas la faire exploser elle aussi. Nous ne savons plus quoi faire…

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Nous tentons un enroulage grossier de la jante et du pneu avec le scotch. Mais ce dernier ne tiens pas le coup face aux frottements avec le goudron. Nous marchons quelques centaines de mètres jusqu’à la seule maison visible le long de la route. Les propriétaire sont bien gentils mais n’ont aucun pneu de 20pouce en stock.. Nous repartons à pied, en demandant la même chose aux 2 maisons trouvées sur la route sans plus de succès.

A moins d’un kilomètre de Bouin, petit village du coin on s’arrête. Dimanche après midi, le magasin de vélo le plus proche n’a aucune chance d’être ouvert et n’est pas dans notre direction. Magasin de vélo suivant: Décathlon à Pornic. Sur le bon coin un bmx (roue de 20pouces) est à vendre à Bouin. Mais on ne peut pas l’avoir avant demain matin. Que faire? du stop? en attendant d’avoir une meilleur idée on tente d’enrouler le pneu avec de la chambre à air. Et avant même d’avoir fini, pshhhhhhh le vélo s’affaisse encore un peu plus, c’est la roue arrière qui est a plat. La situation devient dramatiquement comique!

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Nous sommes au bord de la route, nous terminons notre pansement de chambre à air, enlevons les sacoches du porte bagaga arrière et commençons à réparer la chambre à aire. Heureusement elle n’a pas explosée elle. Pendant la réparation nous arrivons à perdre un boulon de roue. Tout va bien… Nous mettons un des boulons de la roue avant à l’arrière en faisant confiance à la fourche un peu petite pour la taille du moyeu avant. Nous repartons. Le pansement en chambre à air semble tenir les frottements. Nous nous arrêtons d’abord tous les 500m pour vérifier, puis tous les kilomètres, puis nous repartons avec notre roue avant bosselée qui semble tenir le choc. Nous prévenons Isabelle que nous devrions arriver jusqu’à Pornic.

La journée se termine, le soleil couchant sur les petites pêcheries est magnifique. 6km avant d’arriver un caillou arrive à pénétrer le pneu en miette et perce la chambre à air. Rebelotte… Réparation de la chambre à air, réfection du pansement chambre à air. Nous sommes repartis. Nous arrivons à Pornic avec la nuit. On a réussit!

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Notre dernière journée entière avant d’atteindre Nantes commence donc à décathlon pour trouver un nouveau pneu et remplacer notre écrou manquant. Nous continuons ensuite avec un bon rythme. Nous traversons la Loire sur un nouveau bac et arrivons enfin dans la ville des ducs de Bretagne. Gab et ces colloc centraliens nous accueillent dans leur appart tout juste installés et nous profitons de deux jours de repos pour découvrir cette belle ville avec plein de vélos et un unique atelier vélo. Atelier que nous occupons une après midi à régler les roues au millimètre et à avancer le siège du pino.

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Nous repartons demain le long du canal de Nantes à Brest! N’hésitez pas à nous laisser des commentaires ça nous ferrait plaisir!

Posted by septembre 30, 2015 Category: Voyage