Bretagne, nous voila !
C’est avec deux rustines collées par Eulalie (une sur chaque chambre à air) que nous partons de Nantes, gonflés à bloc (4 et 6.5 bar ndlr) ! Afin de réduire tout de suite la pression, les rustines ont tenues et nous avons sillonnés les routes de Bretagne sans aucun soucis technique !
Nous avons cherché à suivre le canal de Nantes à Brest dès la sortie de Nantes mais les jolies barrières anti voiture pour les pistes cyclables auront mis un coup de frein à notre élan : c’est la première fois que le vélo chargé ne peut pas passer à travers ces portiques inutiles que l’on découperait bien à la tronçonneuse. Exit donc, la piste charmante le long de l’Erdre, bonjour la charmante grosse route vallonnée pour sortir de l’agglomération. Qu’à cela ne tienne, nous rejoignons bientôt le canal et nous voila parti sur presque 300 km de piste cyclable.
Le canal, qui est en fait composé de nombreuses rivières raboutées par 70 km de canaux artificiels n’est plus aujourd’hui en service : il n’est plus navigable sur sa totalité. Un barrage, au niveau de Mur de Bretagne, empêche bloque en effet les péniches ! On retrouve cependant sur plusieurs portions des bateaux de tourisme. Comme le canal latéral de la Garonne, de nombreuses écluses jalonnent le parcours permettant au choix de grimper quelques mètres de dénivelés et donc de forcer un peu plus sur les pédales ou de descendre ces quelques mètres et ainsi profiter de notre inertie de tandem poids lourds.
Qu’on se le dise, il ne pleut pas toujours en Bretagne, le soleil nous accompagne donc sur les premiers jours et c’est un bonheur de rouler tranquillement. Les nuits sont cependant bien plus fraiches qu’il y a quelques temps et la doudoune s’invite gentiment dans le duvet pour le petit matin. Nous profitons du canal pour trouver de jolis coins de bivouac isolés. Nous innovons puis qu’après la cuisine traditionnelle au réchaud à bois, le feu initié se libère du réchaud et devient un feu à part entière, de quoi prolonger la soirée et surtout nous réchauffer !
Le canal sillonne la Bretagne et passons successivement par les villes typique de Redon, Rohan, Pontivy ou encore Mur de Bretagne. Aux abords de Potntivy, nous sommes invités pour la nuit chez Eric, membre du forum vélorizontal. La soirée est riche en enseignement sur la Bretagne mais également (et surtout) sur le vélo couché et sa construction. Eric est constructeur amateur de mérite et réalise ses propres vélos en carbone. De quoi en prendre plein les mirettes quand on soupèse le vélo (9kg) comparé à notre tank à deux roues (>= 35kg), mais c’est avec bonheur que nous discutons carbone et fibre de verre. Nous en apprendrons beaucoup ! Rassurez-vous, l’acier à ferrer les ânes (celui qu’on trouve en récupération dehors) est bien moins cher que les bandes de carbone, et la soudure me plait toujours autant. Le Pino V2 ne sera donc pas encore en carbone !
Le temps annoncé dimanche change radicalement : du soleil nous passons à la brume et bientôt à pluie, parfait, une petite journée nous attend. Nous rallions alors Pontivy à Rostrenen en passant par le lac de Guerlédan. Particularité, celui-ci est à sec pour des travaux de maintenance : c’est l’affluence ! Tout le monde vient voir le lac vide et les anciennes écluses encore visibles au fond.
Nous mangeons vers l’abbaye de Bon repos avec les bretons sortis en masse pour le pic nic du dimanche. Incompréhension totale : quand nous sommes emmitouflés de toutes nos couches (tee shirt – pull – doudoune – bonnet, voir plus pour madame) et ne rêvons que d’être au chaud, les bretons sont la sur les tables en bois, la nappe sortie pour le repas dominicale. Heureusement, la remise en route permet de relancer la machine à chaleur et nous délaissons rapidement la doudoune…. pour enfilé la gore-tex quand les premières gouttes tombent. Nous ne sommes pas longtemps sous la douche puisque nous arrivons rapidement à destination chez Stéphane et Sabel, hôtes warmshower émérites (ils sont passés à la télé !).
Lundi 5 octobre, la Bretagne se révèle enfin : c’est sous la pluie (ou la crachin local), les averses et le vent que nous rallions Quimper. 80km ponctuées de gouttes de pluies, de routes vallonées et de raccourcis douteux. A midi, sous l’averse nous mangeons sous le porche d’une église. Nous vérifierons le dicton local : « En Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour ». En effet, vers 16h, une accalmie se présent et on semble distinguer le soleil, au loin. Mais c’est très rapidement que les gouttes reviennent, laissant de petites rivières sur les routes. Qui dit pluie, dit pas de freins. Et oui, sur nos trois freins, les deux V-Brake sont des freins sur jantes et donc totalement inutile par temps de pluie !
Après avoir remonté les ruelles de Quimper, nous arrivons, presque sec, chez Philippe et Annick qui nous accueillent chaleureusement ! Le soleil se montre alors plusieurs fois : le dicton est véritable !