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Bordeaux – Nantes

Nous voici à Nantes! Partis lundi du square Passico nous sommes arrivés une semaine après au bord de la Loire. 6 jours de vélo et une journée de repos à La Rochelle chez Chloé et Jérome. Nous avons principalement suivis la vélodyssée, cette piste cyclable européenne qui va si je ne m’abuse de la Norvège à l’Espagne. La partie française est assez bien signalée même s’il arrive de temps en temps qu’aucun panneau ne soit visible en situation d’indécision intense! Difficile de raconter une semaine en quelques lignes, voici quelques extraits.

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Lundi matin, départ de Bordeaux sur notre Pino qui en était entré tellement mal en point qu’on doutait de pouvoir poursuivre avec lui. Antoine n’est toujours pas très serein mais ça semble bien rouler. Après avoir pédalé un bon moment pour sortir de la ville nous suivons la piste cyclable Bordeaux-Lacanau pour retrouver les Landes et son océan. Itinéraire bien plat, nous profitons de pouvoir dégourdir nos jambes après 4 jours de repos et avançons à bon train. Nous croisons quelques cyclistes, peu avec des sacoches sur leur vélo. Nous dépassons un vieux messieurs sur un tricycle du troisième âge.

Fin de journée le lundi. Nous avions appris à Bordeaux que la vélodyssée suivait le chemin de résiniers, les récolteurs de résine qui sillonnaient les Landes à bicyclette, ces chemins ayant été bétonnés par les Allemands pour surveiller la côte. Le chemin large pour une unique roue de vélo a été bien élargi et goudronné depuis. Sauf au bord du lac d’Hourtin où les panneaux de la vélodyssée disparaissent et nous laissent face à une ligne de béton datant de la guerre… Bien amochée!

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Nous posons notre tente à Hourtin Plage au fond d’un parking vide cachés entre les pins. Le couché de soleil sur l’océan est magnifique même s’il faut jongler entre contemplation et préparation du repas avant la nuit. Notre fidèle réchaud à bois nous est de plus en plus utile car même si nous sommes à 5 mètres d’un panneau « feu interdit » les pluies régulières du moment et la discrétion du réchaud sont très pratiques. Nous partageons la table du dîner avec deux autres cyclistes qui arrivent de Soulac-sur-mer. Ils sont cuisiniers et ont apportés courgettes, patate douce, champignons et j’en passe, le tout séché avant de partir avec leur dessiccateur perso. On n’a pas leur niveau, dommage!

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Mardi matin. Avant de partir nous nous décidons pour un bain dans les vagues. A côté de nous des enfants apprennent à surfer. L’eau n’est pas si froide et les vagues secouent bien, parfait pour un bain matinal! Nous partons ensuite braver le vent et les courtes averses en direction de la pointe de la Grave, pointe où le Médoc est le point de rencontre de la Gironde et l’Atlantique.

A la pointe de la Grave nous devons prendre le bac pour rejoindre Royan. Une dizaine de kilomètres avant d’y arriver nous estimons que la chance d’avoir le bac qui part dans 45min vaut la peine d’être tentée. Avec une moyenne de 20km/h ça le fait sans trop de problème. Hélas, nous essuyons une tempête de vent et de sable en longeant la plage de Soulac. Le sable nous fouette le visage et recouvre la piste cyclable qui devient difficilement praticable. Et le pino a un très mauvais souvenir du sable depuis Contis Plage… Nous retrouvons la route et quittons l’itinéraire au bord de la mer. Le pino grince de partout à cause du sable et notre moyenne de 20km est bien entamée… Nous pensons abandonner le bac et prendre celui de 15h, 2h après. Pourtant.. difficile de lâcher prise, on tente le tout pour le tout. Maintenant c’est une moyenne de 30km/h qu’il faut tenir, et nous abandonnons la piste cyclable côtière pour la grosse route. Gros braquet et on mouline! Première fois qu’on appuie autant sur les pédales sur le plat. Pas tout à fait plat en vérité car il faut monter et descendre les dunes. Nous traversons le Verdon 5min avant le départ, sans lâcher le rythme. Arrivés à la grave le Bac est toujours là, « c’était tout juste » nous dit le caissier, sans blague! On a réussi 🙂 et on savoure cette belle traversée entre fleuve et océan.

Mardi après midi, nous quittons Royan, toujours en suivant la côte. Le vent n’a pas lâché l’affaire, et s’il n’y a pas de sable avancer reste une lutte constante lorsque nous roulons vers l’ouest. Nous avons quitté les Landes et le paysage change complètement. Finies les grandes plages de sable, nous voyons maintenant des petites falaises et les plages au fond des criques. Finie l’interminable forêt de pins, la côte est bien plus habitée. Après avoir quitté les habitations la piste cyclable nous entraine dans une forêt bien différente des Landes. Nous roulons tranquillement jusqu’à Marennes où nous découvrons les marais ostréicoles. Nous posons notre tente dans un des rares bosquets du marais, bien tranquilles. La petite pluie du début de soirée ne sera même pas suffisamment importante pour être véritablement utile pendant la douche! Le matin nous sommes réveillés par les chasseurs, leurs coups de fusils et leurs chiens à clochettes. On espère qu’ils nous ont bien repérés, nous et notre tente…

La route continue tranquillement mercredi matin. En regardant la carte nous estimons que la vélodyssée fait un énorme détour inutile avant d’atteindre Rochefort et nous décidons de rejoindre un petit pont qui traverse la charente. Surprise en arrivant sur place! Ce n’est absolument pas un pont mais un transbordeur: une nacelle tenue par des énormes câbles qui fait traverser piétons et vélos. Le pont que nous pouvons voir pas très loin est un viaduc, une énorme route qui monte en haut d’un très grand pont et que ne me donne pas du tout envie. Nous acceptons donc de profiter de ce transbordeur, même s’il est plus devenu une attraction touristique payante qu’un moyen de transport. La traversée est très sympa et nous comprenons que ces moyens de traversée sont nécessaire pour laisser passer les énormes bateaux allant jusqu’à Rochefort.

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Je me risque à acheter quelques huîtres sans être tout à fait sûre de ma capacité à les ouvrir et nous continuons la route avant de s’arrêter manger. La vélodyssée après Rochefort est une simple route qui longe l’autoroute la plupart du temps. A côté des voitures, longue, droite et ventée… Nous sommes bien contents de nous poser pique niquer et j’arrive à ouvrir mes huîtres avec mon opinel sans difficulté, fierté! 🙂

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Nous continuons la route jusqu’à la Rochelle en essayant d’éviter les détours inutiles que prend la vélodyssée. Nous nous arrêtons discuter quelques minutes avec un couple en vélo couché très gentils et finissons par atteindre le grand et beau port de La Rochelle avec une bière bien méritée! Nous sommes accueillis ici par Chloé, la cousine d’Antoine, Jérôme et leurs enfant Maël (2ans) et Thaïs (6mois). Nous en profitons pour nous poser une journée, ça fait du bien!

Pendant cette pause Antoine fait (bien sûr 🙂 ) une petite révision du vélo. Rerayonnage de la roue avant. Le pneu avant est en fin de vie, il va falloir le changer à Nantes. La roue arrière est un peu voilée… Notre pino fait ce qu’il peut!

Vendredi matin, départ de La Rochelle. Nous arrivons rapidement en Vendée où nous retrouvons de beaux marais et quelques canaux. Nous avons décidé de baisser un peu le rythme de 100km quotidiens tenu entre Bordeaux et la Rochelle. Quelques admirateurs du pino nous indiquent la plage du rocher pour poser notre tente. C’est ce que nous faisons, le coin est bien vide, la saison est finie.

Samedi, après un bout de route dans les marais, nous retrouvons la côte avant d’atteindre la ville très chic des Sables d’Olonnes, ville du célèbre Vendée globe. Quelques voiliers sont visibles à l’horizon. Nous mangeons devant la plage et j’en profite pour un bain dans l’océan. L’eau est plus fraîche… Nous continuons un peu et posons notre tente une nouvelle fois derrières les dunes pas loin d’une station balnéaire presque vide.

Dimanche midi nous nous autorisons un poulet fermier roti accompagné de quelques pommes de terre. Un repas de dimanche! Nous le dégustons avec quelques grains de sables ajouté sur la plage non loin du pont de l’île de Noirmoutier. C’est une plage habité par d’étranges êtres à voiles: cerf-volants, char à voile et kite-surf. De plus, ce sont les grandes marrées aujourd’hui donc nous croisons un grand nombre de pécheurs à pied avec leur pantalon jaune vif. Un kit-surfeur semble s’être fait surprendre par la marée et nous assistons à l’intervention des pompiers. Il y a de l’animation sur la plage!

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Le repas fini nous reprenons la route. La vélodyssée passe sur l’île de Noirmoutier. Un immense pont pour y accéder et une route uniquement accessible en marée basse pour en sortir. Un lecteur concentré peut réaliser là que la marée est montée pendant le pique nique: pas d’île de Noirmoutier pour cette fois-ci. Le trajet sur le continent n’est pas des plus agréable sur un grosse route avec le vent de face. Nous sommes contents de retrouver le calme des marais quelques kilomètres plus loin.

Tout semble se dérouler pour le mieux et nous nous attendons à une arrivée tranquille sur Pornic où Isabelle de warmshower nous attend. Cependant, en quelques secondes tout bascule. Nous entendons un drôle de bruit au niveau de la roue avant et un PAF! pshshhhhhh…. Explosion du pneu et de la chambre à air… Arrêt complet, on enlève la roue avant et lui faisons le même pansement de carton et scotch américain qu’au bord du lac sainte croix. 10 minutes après nous repartons. Mais 500 mètres suffissent à nous montrer que le pansement ne tiendra pas et le trou grandit. Nous avons utilisé notre unique chambre à air de secours et ne voulons pas la faire exploser elle aussi. Nous ne savons plus quoi faire…

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Nous tentons un enroulage grossier de la jante et du pneu avec le scotch. Mais ce dernier ne tiens pas le coup face aux frottements avec le goudron. Nous marchons quelques centaines de mètres jusqu’à la seule maison visible le long de la route. Les propriétaire sont bien gentils mais n’ont aucun pneu de 20pouce en stock.. Nous repartons à pied, en demandant la même chose aux 2 maisons trouvées sur la route sans plus de succès.

A moins d’un kilomètre de Bouin, petit village du coin on s’arrête. Dimanche après midi, le magasin de vélo le plus proche n’a aucune chance d’être ouvert et n’est pas dans notre direction. Magasin de vélo suivant: Décathlon à Pornic. Sur le bon coin un bmx (roue de 20pouces) est à vendre à Bouin. Mais on ne peut pas l’avoir avant demain matin. Que faire? du stop? en attendant d’avoir une meilleur idée on tente d’enrouler le pneu avec de la chambre à air. Et avant même d’avoir fini, pshhhhhhh le vélo s’affaisse encore un peu plus, c’est la roue arrière qui est a plat. La situation devient dramatiquement comique!

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Nous sommes au bord de la route, nous terminons notre pansement de chambre à air, enlevons les sacoches du porte bagaga arrière et commençons à réparer la chambre à aire. Heureusement elle n’a pas explosée elle. Pendant la réparation nous arrivons à perdre un boulon de roue. Tout va bien… Nous mettons un des boulons de la roue avant à l’arrière en faisant confiance à la fourche un peu petite pour la taille du moyeu avant. Nous repartons. Le pansement en chambre à air semble tenir les frottements. Nous nous arrêtons d’abord tous les 500m pour vérifier, puis tous les kilomètres, puis nous repartons avec notre roue avant bosselée qui semble tenir le choc. Nous prévenons Isabelle que nous devrions arriver jusqu’à Pornic.

La journée se termine, le soleil couchant sur les petites pêcheries est magnifique. 6km avant d’arriver un caillou arrive à pénétrer le pneu en miette et perce la chambre à air. Rebelotte… Réparation de la chambre à air, réfection du pansement chambre à air. Nous sommes repartis. Nous arrivons à Pornic avec la nuit. On a réussit!

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Notre dernière journée entière avant d’atteindre Nantes commence donc à décathlon pour trouver un nouveau pneu et remplacer notre écrou manquant. Nous continuons ensuite avec un bon rythme. Nous traversons la Loire sur un nouveau bac et arrivons enfin dans la ville des ducs de Bretagne. Gab et ces colloc centraliens nous accueillent dans leur appart tout juste installés et nous profitons de deux jours de repos pour découvrir cette belle ville avec plein de vélos et un unique atelier vélo. Atelier que nous occupons une après midi à régler les roues au millimètre et à avancer le siège du pino.

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Nous repartons demain le long du canal de Nantes à Brest! N’hésitez pas à nous laisser des commentaires ça nous ferrait plaisir!

Castanet – Bordeaux : Série noire

Après quelques jours sur Toulouse, nous avons repris la route avec nos sacoches en direction des Pyrénées. A Toulouse nous avons eu l’occasion de visiter deux ateliers vélos : La maison du vélo avec son atelier et bar associatif ainsi que Vélorution Toulouse, le plus grand atelier vélo de France. C’est dans un immense hangar, un jardin et un tas de vélos, pièces détachées, outils qu’Olivier nous reçoit pour nous faire visiter les lieux et nous parler de l’histoire de cet atelier. Nous sommes loin des 25m² des Bikers mais la même ambiance y règne, des outils, des vélos et des constructions.

Le départ avec les sacoches change des allers-retour à Toulouse en mode léger. On sent tout de suite que la gravité nous retrouve au moment de franchir les collines pour retrouver la Garonne. Quelques kilomètres à peine après le départ : la chaîne des Pyrénées est déjà visible, au loin.

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La route suit ensuite tranquillement la Garonne que l’on quittera après Saint Gaudens pour prendre la direction de Bagnères sur Bigorre. Nous bivouaquons respectivement au bord de la Garonne dans un bois tranquille où la pluie viendra nous réveiller et dans un stade municipal à Capvern. Dormir dans l’enceinte d’un stade permet d’avoir un accès facile aux toilettes et à l’eau potable, on reste cependant plus près de la civilisation et donc moins au calme. Sur la route de Bagnères nous retrouvons les montées et descentes, jugées bien plus raides et directes dans les Pyrénées que dans nos chères alpes. C’est avec un beau crochet-détour que nous retrouvons la route de Lourdes que nous ne visiterons que brièvement. Nous passons la soirée chez Nathalie et Bertin, à Montaut, juste après Lourdes. Une soirée très agréable à discuter voyage, vélo avec ce couple voyageur qui n’a pas peur de la route. Particularité : Bertin roule en trike (que j’ai pu essayer!) tandis que Nathalie roule en vélo droit. La maison est également habitée par deux chiennes dont une belle Border Collie que nous aurions bien mis sur le porte bagage !

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Au départ de Montaut, nous visons Lescun, 80 km que nous savons pluvieux. Si nous quittons la maison sans pluie mais sous un ciel bien nuageux, la pluie et l’orage ne tarde pas à nous retrouver et c’est sous de grosses gouttes que nous nous arrêtons en urgence au bord de la route dans une grange à la porte ouverte. Surprise ! Quelqu’un est également sous le toit déchiqueté pour s’abriter de la pluie. Nous partageons le temps que la pluie se calme (un peu) cet espace boueux à l’abri avec un marcheur sur le chemin de Compostelle.

21485313686_f4588c1343_z Cet homme n’est pas pressé et fait étape dans la ville suivante, soit à 8km, deux heures de marche. Ce n’est pas notre cas puisqu’il nous reste une soixantaine de kilomètres et un bon bout de dénivelé jusqu’à Lescun !! C’est donc sous une pluie faible, modérée, forte, battante, et faible que nous repartons. Quand le ciel se calme nous arrivons à Arudy et la boulangère nous trouve bien mouillés quand j’essore mon jus de chaussette devant la vitrine, sale temps norvégien ! Une part de flan chacun et nous repartons pour tenter de profiter de cette accalmie. Il semble bien faire plus beau dans la vallée suivante. C’est sans compter sur le troupeaux de moutons que nous suivons pendant 15 minutes à 4km/h. La petite route tranquille entre la vallée d’Ossau et la vallée d’Aspe roule bien, nuage, brouillard ou pluie, c’est selon l’instant. Enfin, la vallée d’Aspe nous dévoile un ciel bleu partiel et même quelques rayons de soleils. Cela ne durera pas ! Quand nous arrivons à l’intermarché d’Accous pour un ravitaillement, il pleut des cordes et c’est devant les portes fermées que nous faisons cuire nos nouilles chinoises de secours.

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Au pied de la montée de Lescun la transmission m’interpelle : c’est bien plus difficile qu’avant mais nous roulons aussi vite en descente. Puis, un jeu dans le pédalier arrière se fait sentir à chaque coup de pédale. Vu l’endroit, impossible de régler quoique ce soit et c’est ainsi que nos gravirons les 10 virages de la fameuse montée. C’est avec une pluie fine qui démarre que la journée de route prend fin quand nous allumons la cheminée, puis le poële dans la maison d’en bas. Lescun : Check. Par chance, les nuages jouent avec les montagnes et nous distinguons de temps à autre le cirque de Lescun qui tient toute la famille Landèche en émoi. Une journée de repos nous est utile pour faire sécher les affaires et reposer les jambes et le moral. C’est la première fois que nous gouttons à la pluie sur le voyage de manière un peu plus répétée.

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Les freins resserrés, nous redescendons le lundi sur Oloron Sainte Marie avec plusieurs escales prévues : l’usine Lindt pour notre kilos de chocolat surprise (il en reste au moins 900gr au vu des restrictions imposées par la copilote) et la femme de Thomas qui nous met à disposition quelques outils pour resserrer notre pédalier. Sur le coup, cela ne bouge plus et cela semble reparti mais quelques coups de pédales suffisent à se rendre compte qu’il faut pousser l’investigation plus loin. Nous rencontrons Pierre et Stéphanie, nos hôtes du soir, choisis non par hasard mais par leur accueil réputés sur warmshowers et leur Pino ! Et oui, pour la première fois, nous avons la chance de voir un vrai Pino, enfin le Pino de chez Hase puisque nombreux sont ceux (enfin celles : nos mamans !) qui nous le disent, le vrai Pino c’est le notre !

N’empêche que c’est un sacré moment de découvrir de près et d’essayer LE Pino ! Bien sur, la comparaison est obligatoire, mais les deux ont chacun leurs avantages et inconvénients. Encore mieux, nous partageons avec Pierre et Stéphanie les avantages du voyage avec ce tandem bizarre et c’est génial de ne pas avoir à tout expliquer mais rigoler des remarques des gens sur l’engin ! Nous partageons le repas avec deux autres amies de la famille qui cherchent à monter un atelier vélo sur Oloron, pour sur, nous sommes dans la bonne maison ! Le matin, deux Pinos se partagent la route sur 15 km, moment éphémère ! Merci à vous, Pierre et Stéphanie pour ce moment ! La nuit suivante est passée à l’abri sous une grange, à la place d’un tracteur avant de rejoindre Bayonne pour le midi.

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La visite de l’atelier vélo est l’occasion d’aller plus loin pour le mystère du pédalier. Après démontage, le bilan est net : une cage à bille est détruite et le jeu que nous avions s’explique parfaitement. Nous investissons alors dans un boitier de pédalier neuf censé nous tenir 10 000 km ! On verra bien…

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21322655318_a1e070e572_m C’est alors le début de la vélodyssée : piste cyclable longeant les côtes atlantiques sous des averses régulières. Las de chercher un coin de bivouac dans cette zone ou le camping sauvage est interdit nous posons la tente à 20h sur une aire de repos municipale au bord de la vélodyssée. Nous ne serons pas dérangés.

Jeudi 17 septembre 2015 : journée noire pour le Pino. Ce n’est que quelques kilomètres après le départ que notre porte bagage arrière fait crac. Une attache au cadre se brise à force de chocs, vibrations. Nous rafistolons avec du scotch américain et du bois pour tenter de rejoindre Bordeaux sans soucis. Nous filons ensuite le long de la piste cyclable au milieu de dunes et pins.

C’est après la pause de midi, particulièrement ventée et pluvieuse que surgit le drame. Nous arrivons au sommet d’une petite dune à vive allure et dans un virage en descente nous quittons légèrement la piste cyclable. Malheureusement, c’est du sable et le coup de guidon pour revenir sur la piste nous est fatal : la roue se bloque à 90° à gauche dans le sable et le vélo est stoppé instantanément : nous partons en soleil. Eulalie décolle et se retrouve dans le sable, devant le vélo. Pour ma part, je me couche sur le côté avec le vélo, chute amortie par les sacoches bien larges. Premier constat : nous n’avons rien grâce au sable. Il en est autrement pour le vélo. Immédiatement remis sur pied, cela couine de partout : il ne roule plus. La roue est en 8, voilée dans tous les sens. C’est elle, avec la fourche qui a amortie la chute. Nous poussons le tandem jusqu’au village que nous venons de quitter. Par chance, nous trouvons un charpentier qui dispose de quelque outils. La roue et la fourche démontée, nous n’avons plus beaucoup d’espoir. En plus de la roue détruite, le pivot de la fourche est tordu violemment. Nous ne pourrons rien faire ici, station balnéaire sans âme qui vive en basse saison et prenons la décision de rejoindre la gare la plus proche, en stop, pour ensuite rejoindre Bordeaux.

Du stop avec un Pino ? Oui, c’est possible, la preuve, on l’a fait. Rapidement, un pick-up embarque le tandem pour 8km sans problème. Au deuxième coup, 15 minutes d’attente nous font rencontrer une dame très gentille, propriétaire d’un élevage de poney landais et d’un poney-club, elle se baladait avec un camion pour transporter les chevaux. Elle ne va pas du tout à la gare mais le fera pour nous ! C’est donc sur 25 km que le Pino cohabite avec un poney dans un camion pour rejoindre la gare. On a de la chance dans notre malheur, oui, mais le moral reste bien bas quand aux réparations futures.

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La fourche tordue, nous roulons quelques kilomètres, de la gare de Bordeaux à Passico, avec grand effort pour tenir le guidon droit.

La bilan est fait ; il faut changer de roue avant et de fourche, ce qui nécessite de trouver une fourche solide, ressouder la patte pour la direction mais également la patte pour frein à disque. Si la matinée du vendredi est infructueuse, un vélociste nous conseille de redresser la fourche. Il nous vend une roue de bmx en remplacement de la première. L’espoir revient et c’est à l’atelier vélo Etincelle de Bordeaux que nous redressons le pivot en plusieurs coups.

Remontage et test, cela semble concluant mais ne veux pas y croire. Les tests du samedi confirme le sentiment initial : le Pino maison semble bien reparti pour quelques kilomètres et c’est la ville de la Rochelle que nous visons désormais !

Pour ceux qui ne verraient pas les photos dans le cadre au dessus, elles sont toutes visibles sur notre compte flickr ici.

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Polminhac – Castanet

Nous voici à Castanet, noble petite ville au Sud de Toulouse accueillis par Cécile, Guillaume et les cousins d’Eulalie dans leur nouvelle demeure. Ce trajet du Cantal à la ville rose nous a permis de passer les 2000 kilomètres au compteur, et six départements: 15,46,24,47,82 et 31! Pour les moins doués en géographie, leurs noms sont dans les photos.

Nous avons quitté Arnaud avec un gros morceau de cantal dans les sacoches en lui souhaitant bonne chance pour son trail. Quelques kilomètres plus loin, Claire et Sam nous ont rejoint, motivés pour faire quelques tours de pédales avec nous. C’est donc bien agréablement que nous reprenons la route. La journée se fait sans encombre, avec quelques montées pas faciles pour quitter l’Auvergne jusqu’à arriver au bord de la Dordogne. Le coin de bivouac se trouve facilement, au bord de la rivière, tout au fond d’un verger de noyers: on s’approche du Périgord!. 21177691052_e3f469705b_m Bien plus tranquilles qu’au bord du Lot nous pouvons savourer le bain, le repas avec ses chipolatas/mergez et la soirée sous les étoiles. Eulalie a essayé de faire une infusion avec les feuilles de menthe trouvées dans la salle à mangée improvisée mais ce ne fut pas un franc succès… A refaire

Le lendemain, la descente de la Dordogne se fait à un bon rythme car la majorité est enfin plate même si nous tombons sur certaines montées bien traitres mais heureusement pas trop longues. Avec la Dordogne arrivent les beaux villages, leur pierre ocre et les nobles châteaux. La journée devait être pluvieuse, nous recevons quelques averses mais le plus gros semble passer à coté et les arbres suffisent à nous abriter pour les averses les plus sévères.

En fin de journée nous arrivons au pied du château de Benac (château des ancêtres d’Eulalie). Les campings du coins profitent des nombreux touristes de l’été pour proposer un prix qui nous semblent un peu trop élevés et malgré l’orage prévu pour la soirée nous nous installons finalement dans un nouveau coin de bivouac bien sympa au bord de la Dordogne. La tente est montée à l’abris des arbres alors que les premières gouttes commencent à tomber et c’est sous la pluie que nous passons notre soirée. Nos craintes quant à l’inondation de la tente se sont révélées infondées mais nous ont poussées à creuser des tranchées à la lampe de poches et à la main (l’une sur la tête l’autre dans la boue, à vous de voir comment) avant de dormir. Tranchées probablement pas si inutiles que ça vu la quantité d’eau tombée. Quelques jours plus tard, les arbres déracinés à Montauban nous ont montré que nous avions, là encore, évité le gros de la tempête, heureusement!

Il ne reste plus beaucoup de kilomètres avant d’arriver à Bellevue: Une montée jusqu’à Belvès, quelques mures délicieuses et le plaisir de faire la fin de la route avec Bon Papa et Bonne Maman qui nous ont retrouvés à vélo! 20999424048_417164f66a_m

Cette pause en Dordogne nous a permis de visiter les recoins Castelnoël, la chapelle sixtine du périgord, les tombes mérovingiennes et la quincaillerie de barriat, de gouter quelques figues, de cueillir quelques champignons mais aucun de comestible et de voir les illuminations de Saint-Avit-Seigneur. Programme chargé!

Nous sommes partis ensuite en direction de Toulouse. Cette fois encore les grands parents d’Eulalie montent en selle et nous accompagnent jusqu’à Monpazier. Nous continuons ensuite notre route jusqu’au Lot que nous retrouvons après avoir fait plus de détours que lui. Nous sommes accueillis le soir par Francis et Françoise chez qui nous plantons la tente entre un péché, un pommier, un figuier et un énorme potager. Francis nous raconte ces aventures de militant pour les pistes cyclables à villeneuve sur lot et nous montre son four solaire qui nous donne bien envie! Merci pour leur accueil!

La première partie du lendemain est très très très longue en suivant cette véloroute du lot qui fait bien trop de détours à notre goût. Impossible de satisfaire tous les voyageurs à vélo avec un seul itinéraire… Après avoir dévoré un kebab pour reprendre des forces et discuté avec un autre passionné de voyage à vélo nous repartons pour arriver à la vallée de la Garonne et son canal. A partir de là, que du bonheur. Nous prenons plaisir à filer sur ces longues lignes droites et bien paisibles tout en s’arrêtant regarder un bateau passer l’écluse. Après avoir passé Agen, nous trouvons facilement une halte nautique qui tolère le camping. Le voyage à vélo le long du canal semble bien facile!

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Enfin, le dernier jour jusqu’à Toulouse nous verra filer sur 140 kilomètres, notre record journalier rendu possible par l’accueil que nous savions trouver à l’arrivée. L’orage du début de semaine était une tempête là on nous passons maintenant. Un gros tronçon du canal est encore interdit à la navigation à cause des arbres tombés. De même la piste cyclable est impraticable pour des cyclistes incapables de porter leur vélo au dessus de tronc de 60cm de diamètre. Nous sommes donc obligés de faire plusieurs kilomètres sur la route.

21193460911_661388e58f_m Encore une fois nous sommes accompagnés sur les derniers kilomètres par des gens motivés! Cécile, Guillaume et Théodore pédalent avec nous. Le record de la personne la plus âgée et de la personne la plus jeune ayant roulé avec nous ne va pas être facile à battre…

Bouc Bel Air – Polminhac

Voila quelques jours que nous n’avons pas écrit, et pour cause, nous étions sur la route ! De la côte sud (Aix en Provence), nous nous trouvons aujourd’hui dans le Cantal, à Aurillac. La rythme s’est naturellement ralenti permettant de mieux profiter des journées, soirées ou simplement des longues montées que ne nous n’avons toujours pas quittées.

20920871025_51e9584516_k Nous quittons alors Bouc-bel-air un lundi matin après avoir tenté d’épuisé le petit chat pour qu’il dorme toute sa première longue journée seul. Et oui, Roxane et Aymeric sont les heureux parents (?) d’un petit chaton tout mignon ! Outre le caresser, nous avons également visité la capitale bourgeoise du sud : Aix en Provence. La première journée est donc tranquille puisque relativement plate et nous emmène à travers les plaines au pied des Alpilles. Nous visitons brièvement Salon de Provence, ville assez peu enclin à développer le vélo en ville ! Nous dormons pour la première fois dans un camping (à la ferme) dans les Alpilles de peur d’être délogés par les pompiers, rapport aux feux d’incendies. Au matin, nous recevons une agréable invitation de Pierre, membre du forum vélorizontal qui suit notre parcours. Il habite près de Nimes et c’est tout naturellement que nous prenons direction de sa maison pour y passer une soirée sympa entre discussion itinéraire, vélo (couché) et autres ! Nous en apprenons beaucoup et sommes heureux de partager quelques instants avec Pierre et sa femme, (au plaisir de vous recroiser !).

Plusieurs jours que nous étions dans le sud sans voir la mer, c’est alors corrigé en arrivant à la grande motte ! Si les routes pour y parvenir à travers les vergers et champs me sont très sympathiques et plutôt plates, la grande motte est une station balnéaire à part entière. Nous ne pouvons malheureusement pas laisser le vélo sous surveillance et c’est donc avec lui sur le sable que nous nous baignerons, plutôt inquiet à la fois pour le vol et le sable dans la chaine…(Qu’est ce qu’un petit grain de sable dans une mécanique bien huilée ?!). Moules frites et pièces du boucher frites sont de sortie (je vous laisse retrouver qui a mangé quoi) avant de rejoindre Montpellier par la piste cyclable le long de la plage. Arrivés un peu tôt (15h), nous posons le tandem et les sacoches chez nos hôtes du soir, Isabelle et Luis, avant de visiter la ville.

Si les jours précédents avaient été plutôt plat, c’est désormais du passé quand nous quittons Montpellier. Par un itinéraire conseillé par Luis, nous longeons les contreforts du Larzac par de nombreux petits villages entre vignes et garrigues. Une jolie route tranquille qui monte peu à peu. Le calme plat puis soudain, nous arrivons dans les gorges de l’hérault, là ou des centaines de touristes se baignent, pagayent et bronzent. Dire que nous avons pic niqué et fait notre petite sieste bien tranquille dans la ville déserte précédente, que d’animation ! Mais la route continue et monte. C’est sous une chaleur accablante que nous nous hissons sur le plateau du Larzac. Nous découvrons alors ce territoire sec et caillouteux ou le plat n’est qu’une succession de descentes et montées. La tente est posée sur un petit sentier entre deux champs de moutons, tranquillement. Un bivouac qui rappelle presque celui du Vercors.

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Au matin, c’est une surprise : notre première crevaison. Rappelez vous nos déboires de pneus : notre pneu initial (Marathon plus tour, pour ne pas le citer) était trop large pour notre jante et notre poids, celui-ci se cisaillait jusqu’à se trouer. A Aups, nous avions troqué un pneu acheté juste avant contre un pneu plus fin (premier prix de décathlon). Celui-ci beaucoup plus fin (1.5″ contre 2″) réagit mieux face aux contraintes mais n’est pas increvable. C’est donc pour la première fois que nous démontons notre roue pour en changer la chambre à air. A l’heure ou je vous parle, le problème est en passe d’être résolu : le pneu plus fin semble bien mieux tenir la contrainte de poids et c’est donc à Aurillac que nous avons changé de pneu pour un plus fin mais increvable (marathon plus) grâce au colis de Maman (avec du chocolat milka ;)).

Revenons en à nos moutons du Larzac ! Par une dernière descente, nous arrivons à Nant lieu de rencontres familiales pour les deux camps. Et oui, nous nous posons chez ma Mamie pour deux jours, le temps de revoir oncle et tante (Christine et Pierre ) et mon cousin Étienne. Nous aurons également le plaisir de retrouver la famille Landèche pour une soirée et une matinée, ceux-ci faisant étape à Nant ( tous les chemins mènent à Nant, nan?) au retour de Montagnes contrées étranges. C’est avec pincement au cœur que notre si bien aimé tandem-pino-maison voit ses pilotes préférés changer pour une montée vers Cantobre et les gorges de la Dourbie. Une slack et un pic-nic plus tard (on a pas vu les photos :)), nous revoilà à Nant.

C’est un nouveau tournant du voyage qui commence alors : la pluie arrive et nous accompagnera pendant deux jours.

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Première journée sous la pluie en quittant Nant. Retarder notre départ jusqu’à l’après midi nous permet d’éviter le premier orage mais c’est avec peu d’assurance que nous nous engouffrons dans les gorges de la Dourbie (avec les sacoches cette fois-ci). Prochaine destination: Aurillac. Mais le programme est tranquille avec 50km prévus par jour.

Les nuages ont chassé les touristes et les rives de la Dourbie sont bien calmes. Nous jouons avec les averses: un abri? gagné! rien? trempés! Nous arrivons à nous abriter dans un café à Millau pour nous réchauffer avec deux chocolats chauds salvateurs. La météo annonce la fin des averses pour la soirée donc nous n’abandonnons pas l’objectif fixé: le Rozier, point de rencontre du Tarn et de la Jonte. La remontée de Tarn jusque là se fait tranquillement, entre pause photo et cueillette de mures. Nous arrivons à destination, un joli village qui tient son nom des roses que faisaient pousser les moines de l’époque. Vue la météo instable, la pluie annoncée le lendemain nous plantons la tente dans un camping et allons nous réconforter avec un bon aligot et sa saucisse. Délicieux.

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Le lendemain, remontée des gorges du Tarn. Le rythme est tranquille jusqu’à la montée de vignes. Nous sommes alors confrontés à des pentes de plus de 10% pour quitter les gorges et remonter sur les Causses. Nous en arrivons à regretter les longues montées régulières des Alpes! Les Causses sont plus vertes à cet endroit et nous parcourons le plateau en jouant avec les nuages et le soleil. Nous redescendons tranquillement dans la vallée du Lot en découvrant le joli village de Saint Geniez d’Olt avant d’arriver à destination: le plus magnifique encore village de Sainte Eulalie d’Olt!

20912793572_a7d7aed8b2_z Après une petite visite nous cherchons un coin de bivouac refusant le camping vu la beauté et le calme des environs. Les panneaux « camping sauvage interdit » ne sont pas très rassurants mais nous craquons pour le coin de rêve au bord du lot. La nuit tombée, un pêcheur nous préviens que les visites de la police sont régulières dans le coin et le peu d’assurance qui nous restait tombe en miette. Nous décidons de nous lever avec le soleil pour être dans les condition « bivouac » et nous passons notre pire nuit depuis le départ… Heureusement, les pains aux chocolats et les croissant chauds faits par le boulanger de Sainte Eulalie vont nous aider à repartir avec des bons coups de pédales au petit matin.

La journée suivante est heureusement tranquille jusqu’à Entraygues, nous descendons tranquillement le Lot. Pédaler le matin nous permet de voir le soleil chasser peu à peu le brouillard et la sieste à Estaing nous redonne un peu de force pour les derniers kilomètres. Dans l’après midi nous entrons dans les gorges de la Truyère. Le manque d’endroits plats et notre envie de passer une bonne nuit nous font craquer pour le camping municipal trouvé sur le chemin: le calme (et les prix) de la basse saison commencent! et c’est avec plaisir que nous profitons de la piscine et de la tranquillité.

Le dernier jour jusqu’à Aurillac attaque dur avec la montée jusqu’à Saint Hippolyte. En haut, le paysage, les rapaces, les vaches nous souhaitent la bienvenue dans le massif central. C’est sur un terrain bien vallonné que nous rejoignons tranquillement la préfecture du Cantal. Antoine se rappelle de spots d’escalade et arrive peu à peu en terrain connu. A Aurillac nous pouvons laisser les sacoches à l’office du tourisme et nous promener tranquillement, monter jusqu’à l’IUT bien vide avant la rentrée, savourer une bière, se réfugier dans la médiatèque, et ‘déguster?’ un Mcdo désiré depuis longtemps.

Nous rejoignons Polminhac avant la nuit où nous attendons tranquillement Arnaud qui rentre de Paris. Repos bien mérité encore une fois! Un repos de lecture, écriture, gâteau au chocolat et tartes aux mures 🙂

Embrun – Bouc Bel Air

15 aout, nous voici arrivés pour un repos bien mérité en Provence après une belle traversée des Alpes du Sud. La journée de départ d’Embrun devait être tranquille jusqu’à Barcelonnette. Mais il suffit de nous connaître un petit peu pour comprendre qu’on n’allait pas installer un bivouac en bas d’un col réputé pour sa difficulté en milieu d’après-midi. L’appel des hauteurs est bien trop fort… A peine avoir tourné le dos au lac de Serre-Ponçon et être entré dans la vallée de l’Ubaye, l’idée de monter le col d’Allos dans la journée était là. Nous étions déjà bien avancés à midi lorsque nous nous sommes arrêtés pique-niquer à côté d’un beau petit lac. Bien que la reprise fût difficile, nous sommes arrivés à Barcelonnette suffisamment tôt pour être prêt à entamer la montée, au risque de faire un bivouac avec 3 litres d’eau si on bloquait avant la fin. Après avoir dégusté une bonne glace au chocolat–cassis ou chocolat-figue nous découvrons le premier souci mécanique : notre pneu se déchire : surpression ou surpoids ? Difficile à dire, mais c’est un peu moins serein que nous commençons la montée.

Celle-ci est magnifique. Difficile, longue mais magnifique. Une perte de la pédale avant-gauche nous fait craindre le pire, mais grâce à du frein filet et une grande ingéniosité, Antoine se débrouille pour obliger Eulalie à pédaler jusqu’en haut avec les deux jambes. Peu avant l’arrivée, les cloches des vaches nous assurent que nous sommes arrivés en montagne, le froid de la fin de journée aussi. Un couple en tandem profite de ne pas avoir de bagages pour nous dépasser 2 km avant l’arrivée. Avoir 40 kilos de bagages nous permet de garder la tête haute en arrivant en haut, applaudis par les motards. Bien refroidis par la descente nous dévorons une pizza dans la station d’Allos avant de descendre jusqu’au village pour rechercher un coin de bivouac. Pas facile à trouver dans le noir complet, nous nous cachons finalement entre les arbres au bord du Verdon, les grosses pierres ne nous empêchent pas de dormir comme des rois.

La journée suivante est plus tranquille et nous descendons le Verdon jusqu’à Castellane en surveillant notre pneu dont l’état semble être stabilisé. Arrivés là-bas nous sommes très gentiment accueillis par Claude (Père Noel warmshower) dans son camping et sa mère de 85 ans qui continue à faire du vélo. Nous dormons entre deux motards très gentils qui ne sont pas prêts de passer à une monture qui fonctionne à l’énergie musculaire.

Nous entrons dans les majestueuses gorges du Verdon le lendemain. L’état de notre pneu empire et nous doutons de plus en plus d’arriver à Aix avec lui. Finalement nous profitons d’une pause au bord du Lac Sainte Croix pour lui faire un pansement de fortune en scotch américain et carton de brique de jus de fruit. Les dernières montées nous épuisent bien pour nous souhaiter la bienvenue dans le Var et nous sommes bien contents d’arriver à Aups. Cédric le libraire nous offre la carte michelin dont nous avons besoin le lendemain, nous explique que Aups veut dire alpes en provençal et que nous ne sommes pas encore arrivés dans la plaine avant de nous inviter chez lui pour la nuit. Merci !

Dès le matin du 15 aout, les gouttes de pluie nous annoncent que la journée ne va pas être facile. Nous partons avec un pneu premier prix décathlon offert par le voisin de Cédric, et si les gouttes s’arrêtent rapidement, les montées s’accumulent sans trêve. Nous arrivons épuisés chez Roxane et Aymeric à Bouc Bel Air après une journée de 100 km en ayant appris que la Provence est loin d’être plate. Dimanche : repos. On repart demain vers Arles et Montpellier.

Notre compteur annonce plus de 800km ce qui signifie que le pino a dépassé le millier de kilomètre!

St Agnan – Embrun

Les kilomètres linéaires se suivent et ne se ressemblent pas tandis que les kilomètres verticaux, eux, font toujours autant souffrir nos cuisses.

Fort de nos premières montées, nous avons pris nos marques et franchi (aisément?) le col du Rousset depuis St Agnan. La descente fût belle, permettant, une fois de plus, de prouver l’efficacité de nos trois freins. Face à la surchauffe possible d’un frein sur jante, amplifié sur une roue de 20 pouces (celle à l’avant) et d’un fort poids, le freinage disque est plus que nécessaire. Il évite à la chambre à air d’éclater sous la chaleur !

Nous avons remonté sous la chaleur la vallée du Diois, passant par Die, le Claps et Luc en diois avant de bivouaquer à Beaurières. Petit village au pied du col de cabre, la météo pluvieuse nous aura permis de tester l’étanchéité de notre tente. L’ascension du col de cabre réalisée avec panache, la journée s’est finie sous quelques gouttes en arrivant à Gap. Nous avons rencontré Agnès, de warmshower, et passé une soirée sympathique à discuter vélo, voyage, équipement,… Bonus ? Un ami du Lycée était également présent dimanche soir chez Agnès.

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Nous avons rallié Embrun dans la matinée de Lundi, quittant la nationale pour une « route qui monte, mais avec une belle vue ». Hmm le 10% est toujours un moyen de vous rappeler que la gravité est présente et que quand il s’agit de monter 200kg en haut d’une côte, 4 mollets valent mieux que 2. Etape avec beaucoup de cyclistes sur la dernière portion : des professionnels (préparant le triathlon d’Embrun), Francky et Sébastien, et des amateurs en vélo carbone. Dady en photographe reporter nous a suivi sur la dernière partie, permettant d’obtenir de belles photos de nous, Francky et Sébastien assuraient l’escorte finale (« c’est que de la descente »). Malgré le niveau du peloton, nous rafflons tout de même le maillot à pois et la victoire d’étape. N’est pas grimpeur qui veut ! Une journée de repos sur Embrun nous permet d’écrire cet article et de reposer nos genoux pour la suite : Barcelonnette et le col d’Allos avec Aix en Provence en vue !

Lien Flickr, ici

Au tour de cycle – Crest

Notre première visite d’atelier : Au tour de cycle à Crest.

C’est un joli petit atelier dans le centre de Crest situé juste à côté de la place centrale.

Jardin – Saint Agnan

Voici six jours que nous sommes partis !

Seulement 5 jours de vélo mais cela paraît bien plus. Tout est nouveau et nous prenons le temps de nous habituer à être voyageurs. Pédaler, on savait déjà faire. Pédaler en tirant 200 kilos à chaque tour de pédale, ce n’est pas la même chose ! Notre vélo fait tourner les têtes sur la route et nous avons pu échanger quelques mots avec des cyclistes rencontrés sur la ViaRhona. Une famille bien rodée aux voyages à vélo dont les parents rêvent d’essayer un Pino, des jeunes Rennais avec le magazine 200 dans la sacoche, celui que nous nous sommes résignés à abandonner avant de partir.

La ViaRhona fût un parfait moyen de commencer le voyage tranquillement. Jusqu’à ce que la Drome se jette dans le Rhône, la route est bien tracée et tranquille. Nous avons pu nous habituer aux différentes places, à démarrer la bête avec ses 40 kilos de bagages et ses deux passagers. Il faut aussi s’habituer à cuisiner avec ce qu’on a réussit à emmener dans les sacoches, pour l’instant le réchaud à bois n’est pas opérationnel et nous avons déjà fini notre bonbonne de gaz. Les coins de bivouacs sont des coins de champs. Au bout d’un verger de poiriers le premier soir, dans le champ d’un agriculteur méfiant mais pas méchant le lendemain. La palme d’or revient au massif de Vercors : à 900m d’altitude, des éleveurs nous ont gracieusement proposé un bout de leur champ inoccupé par leurs vaches.

Vouloir passer à l’atelier de Crest nous a imposé un rythme tranquille les trois premiers jours étant donné qu’il fallait attendre la potentielle ouverture pour la permanence de mercredi après-midi. Nous avons eu la chance d’être accueillis mardi soir par nos premiers hôtes warmshower. Antoine et Gaëlle sont deux jeunes ingénieurs qui ont passé l’année 2014 à pédaler sur les routes de France. Nous étions sur la même longueur d’onde et la soirée fut très agréable. Merci à eux !

L’attaque du massif du Vercors nous a remis à notre place et nous nous sommes sentis bien prétentieux de prévoir un dénivelé de 2000m en deux jours avec notre barda. Pourtant nous sommes arrivés à Plan-de-Baix. Et nous avons à peine frémis devant ces habitants qui nous ont répondu « Jusqu’à Léoncel ? Oh oui ça monte encore… C’est à 12 km et un col. » avant de nous donner gentiment un pain après avoir vu nos têtes déconfites en apprenant que la dernière boulangerie était en bas de notre première montée. Pourtant nous avons franchi le col de la bataille à plus de 1300m le lendemain et ceux qui ont suivi jusqu’à Saint-Agnan. Les descentes ont fait chauffé les jantes et les disques si fort que nous avons dû abandonner des précieux litres d’eaux pour les refroidir. Il faudra y aller doucement dans la descente du col du Rousset demain…

Ce sont les kilomètres verticaux les plus durs Ce sont les kilomètres verticaux les plus durs

Le pino tient bon et nous aussi ! Vous aurez bientôt de nos nouvelles. Prochaine direction : Embrun ! On n’a pas fini grimper…

Pour les malheureux qui n’arrivent pas à installer flash: les photos

Veilleurs de mémoire serons-nous?

Une caméra, un appareil. Voici de quoi graver quelques souvenirs. Ce petit montage après le prologue Lyon-Chambéry donne un aperçu de ce qu’on aura probablement pas le temps de faire sur la route! Mais qui sait… Peut-être de temps en temps.

Prologue : Lyon – Chambéry

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p>Petit voyage de deux jours, 160 et quelques kms, avec le col du chat, pour tester le vélo repeint pour l’occasion ! Si des améliorations sont nécessaires, l’engin nous a quand même mené à bon port!

Pour les malheureux qui ont un rectangle noir: les photos

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