15 aout, nous voici arrivés pour un repos bien mérité en Provence après une belle traversée des Alpes du Sud. La journée de départ d’Embrun devait être tranquille jusqu’à Barcelonnette. Mais il suffit de nous connaître un petit peu pour comprendre qu’on n’allait pas installer un bivouac en bas d’un col réputé pour sa difficulté en milieu d’après-midi. L’appel des hauteurs est bien trop fort… A peine avoir tourné le dos au lac de Serre-Ponçon et être entré dans la vallée de l’Ubaye, l’idée de monter le col d’Allos dans la journée était là. Nous étions déjà bien avancés à midi lorsque nous nous sommes arrêtés pique-niquer à côté d’un beau petit lac. Bien que la reprise fût difficile, nous sommes arrivés à Barcelonnette suffisamment tôt pour être prêt à entamer la montée, au risque de faire un bivouac avec 3 litres d’eau si on bloquait avant la fin. Après avoir dégusté une bonne glace au chocolat–cassis ou chocolat-figue nous découvrons le premier souci mécanique : notre pneu se déchire : surpression ou surpoids ? Difficile à dire, mais c’est un peu moins serein que nous commençons la montée.
Celle-ci est magnifique. Difficile, longue mais magnifique. Une perte de la pédale avant-gauche nous fait craindre le pire, mais grâce à du frein filet et une grande ingéniosité, Antoine se débrouille pour obliger Eulalie à pédaler jusqu’en haut avec les deux jambes. Peu avant l’arrivée, les cloches des vaches nous assurent que nous sommes arrivés en montagne, le froid de la fin de journée aussi. Un couple en tandem profite de ne pas avoir de bagages pour nous dépasser 2 km avant l’arrivée. Avoir 40 kilos de bagages nous permet de garder la tête haute en arrivant en haut, applaudis par les motards. Bien refroidis par la descente nous dévorons une pizza dans la station d’Allos avant de descendre jusqu’au village pour rechercher un coin de bivouac. Pas facile à trouver dans le noir complet, nous nous cachons finalement entre les arbres au bord du Verdon, les grosses pierres ne nous empêchent pas de dormir comme des rois.
La journée suivante est plus tranquille et nous descendons le Verdon jusqu’à Castellane en surveillant notre pneu dont l’état semble être stabilisé. Arrivés là-bas nous sommes très gentiment accueillis par Claude (Père Noel warmshower) dans son camping et sa mère de 85 ans qui continue à faire du vélo. Nous dormons entre deux motards très gentils qui ne sont pas prêts de passer à une monture qui fonctionne à l’énergie musculaire.
Nous entrons dans les majestueuses gorges du Verdon le lendemain. L’état de notre pneu empire et nous doutons de plus en plus d’arriver à Aix avec lui. Finalement nous profitons d’une pause au bord du Lac Sainte Croix pour lui faire un pansement de fortune en scotch américain et carton de brique de jus de fruit. Les dernières montées nous épuisent bien pour nous souhaiter la bienvenue dans le Var et nous sommes bien contents d’arriver à Aups. Cédric le libraire nous offre la carte michelin dont nous avons besoin le lendemain, nous explique que Aups veut dire alpes en provençal et que nous ne sommes pas encore arrivés dans la plaine avant de nous inviter chez lui pour la nuit. Merci !
Dès le matin du 15 aout, les gouttes de pluie nous annoncent que la journée ne va pas être facile. Nous partons avec un pneu premier prix décathlon offert par le voisin de Cédric, et si les gouttes s’arrêtent rapidement, les montées s’accumulent sans trêve. Nous arrivons épuisés chez Roxane et Aymeric à Bouc Bel Air après une journée de 100 km en ayant appris que la Provence est loin d’être plate. Dimanche : repos. On repart demain vers Arles et Montpellier.
Notre compteur annonce plus de 800km ce qui signifie que le pino a dépassé le millier de kilomètre!